Brésil : les religieux dénoncent

Le Brésil vient d’entrer dans une semaine d’incertitude quant à l’avenir politique du président Temer, dont l’élection pourrait être invalidée dans les jours qui viennent.
Mais il n’y a pas d’incertitude en ce qui concerne la permanence de la corruption, de la violence, des assassinats. Les travailleurs sans terre continuent à être tués dans les nombreuses opérations d’expulsion menées par la police militaire.
Les religieux et religieuses du diocèse de Marabá (état du Pará, au nord du Brésil) viennent d’écrire le communiqué suivant qui nous a été transmis par un missionnaire français de Palestina.

Note de la Conférences des Religieux du Brésil, Pôle Marabá-PA.

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Aux hommes et aux femmes de bonne volonté !

Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance” (Jn 10, 10).

Nous, religieux et religieuses réunis les 29 et 30 mai 2017 à la Maison de retraite du Sacré-Cœur de Jésus à Marabá (Para), imprégnés de la mystique du prophétisme, de la mission et de la suite du Christ, qui traverse toute la réalité de l’Amazonie, conscients du moment difficile que vit notre pays et qui marque l’Église, nous manifestons notre indignation devant le système corrompu qui blesse et menace la vie du peuple, en particulier les plus pauvres et ceux qui osent se battre pour défendre leurs droits.

[…] nous luttons pour une société de droit, de paix, de justice et de vie en plénitude pour tous

Face à cette réalité, nous sommes solidaires des organisations et mouvements sociaux et ecclésiaux qui défendent la vie ; nous sommes une “Église en sortie” où, “lorsque des chemins se ferment, le prophète ranime l’espérance du peuple en frayant de nouveaux sentiers”. À partir de l’Évangile, le pape François nous provoque à la rencontre et à la défense de la vie dans toutes ses dimensions, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle.

En défense de la vie, nous rejetons le système politique, social, économique et religieux qui cause morts et injustices ; les répressions violentes des manifestations populaires qui assurent les droits déjà acquis ; les morts de travailleurs, indigènes, noirs, afro descendants, religieux, écologistes, leaders communautaires et syndicalistes, provoquées par ce système qui privilégie le marché/capital.

En tant que citoyens brésiliens et missionnaires étrangers, venus d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, cette situation provoque en nous honte et indignation face au mépris de la vie et au manque d’éthique dans les relations, et nous nous engageons à intensifier notre prière, particulièrement en cette semaine où nous prions pour l’unité des chrétiens et nous préparons pour une nouvelle Pentecôte. Avec la force de l’Esprit de Dieu, nous luttons pour une société de droit, de paix, de justice et de vie en plénitude pour tous. Que Notre-Dame d’Aparecida nous bénisse et nous protège.

 

Congrégation des Missionnaires du Christ (Goianesia do Pará, Nova Ipixuna, Morada Nova)
Frères Missionnaires des Campagnes (Palestina)
Sœurs de la Divine Providence (Jacundá, São Felix)
Sœurs Filles de l’Amour Divin (Curionopolis, Parauapebas, Canaã dos Carajas)
Sœurs Catéchistes Franciscaines (Marabá)
Sœurs Thérésiennes (Itupiranga)
Ordre des Frères Mineurs Capucins (Marabá)

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