Voyage en Guinée Conakry

Des paroissiens du Theil, au diocèse de Viviers, ont passé une dizaine de jours en Guinée Conakry pour mieux connaitre le pays d’où est originaire leur curé : Joachim Kolié. Et plus particulièrement le diocèse de N’Zérékoré. 

Accueillir un prêtre venu d’ailleurs signifie aussi être prêt à mieux connaitre le pays d’où il est originaire, avec ses coutumes, sa culture, son Église. Quoi de plus instructif que de se rendre dans son pays d’origine ? d’autant que la Guinée a déjà fourni plusieurs prêtres pour le diocèse de Viviers. Sans utiliser le mot de jumelage, on entre dans une démarche qui concilie relation partenariale dans la durée, connaissance mutuelle, échanges équilibrés qui ne se limitent pas à l’envoi d’un prêtre africain vers la France… Dans cet échange interculturel, la foi s’affermit. Le sens de l’Église catholique, universelle se conforte…

 

Voyage en Guinée Conakry

 Guinée_Conakry2

 « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli…. » Math 25,43

 

Galakpaye

Galakpaye

8 février : Paris-Bamako (Mali) nous récupérons le 4X4, chez Cheik Kourouma qui nous reçoit chez lui à Samaya, à proximité du séminaire St Augustin dont le Père Joachim fut professeur de théologie pendant 3 ans et recteur pendant 6 ans, nous le visiterons avant de prendre la direction de la Guinée Conakry. Le Père Joachim nous pilote : 2500km, en 15 jours, alternance de latérite rouge, de poussière et de bitume, avec des étapes aux belles rencontres et découvertes.

Nous sommes logés chez l’habitant… chaleureux, accueillant… Notre désir créer des liens, installer en quelque sorte une trame… en attendant de tisser petit à petit et conjointement avec nos amis guinéens une tapisserie qui illustrera une histoire commune, déjà commencée ici, dans notre Paroisse, avec l’Église de Guinée qui nous a envoyé le Père Kolié, le Père Loua, le Père Lamah.

St Kisito

St Kisito

Des moments très émouvants, tendres, fraternels, ont sillonné notre parcours…  Première nuit, en Guinée, à Kankan, Mgr Emmanuel Felomou nous attend, malgré l’heure tardive pour le repas de mardi gras… A Gouécké, à l’orphelinat St Kisito, Hervé Drogue dépose, au nom du Secours Catholique, layettes, thermomètres, argent… Des moments joyeux à toutes nos étapes : que de bénédictions reçues ! Que de « towele », noix de cola, offertes ! Symboles de respect et d’affection. A N’Zérékoré, Catherine nous accueille dans la résidence Béthanie ; Angelo, son fils médecin, travaille avec l’OMS : Ebola a laissé de nombreuses séquelles psychologiques, sociologiques, économiques. Monique rencontre le Père Jean Maurice Delamou en charge des jeunes et laisse quelques cailloux blancs pour le futur.

13 février : nous prenons la piste étroite et bosselée qui nous mène à Galakpaye, c’est toute l’enfance du Père Joachim qui nous saute aux visages : l’église à l’entrée du village, la rue principale bordée d’étals, les femmes vendent fruits, légumes, d’autres au puits ou à la cuisine à l’arrière de la  maison ; les enfants surgissent étonnés de voir cette équipée de « blancs » amenés par « le » fils du village… Au fil de la soirée, la maison se remplit, les bidons de vin de palme circulent, c’est l’heure des libations, des salutations, de la palabre et du « teabala », musique jouée par les femmes. 2ème dimanche de Carême : le balancement de la chorale paroissiale, la procession des offrandes au son des konos, la ferveur de la prière partagée… L’Esprit est à l’œuvre, ici et maintenant.

Kéréma

Kéréma

Dimanche après-midi aux champs, visite du domaine familial : palmeraie, papayers, caféiers, ananas…. Au bout du sentier, en haut de la colline boisée, une pause près de la « pèlè » construite par François- Xavier Kolié ; Nous passerons 2 nuits à Galakpaye, 2 jours émouvant plein de convivialité, de fraternité. Kéréma, le lendemain, jour de la messe de Requiem où nous sommes conviés, même ambiance festive et chaleureuse : bœuf sacrifié, musique, partage, échanges… la fête dure 3 jours avec tout le village ; nous, nous poursuivons notre grand périple de la Guinée : Kissidougou, Dalaba dans le Fouta Djalon.

19 février, Conakry, capitale bouillonnante : embouteillages multiples, concert de klaxons, foule dense et bigarrée, Madiba, le marché principal est un vrai labyrinthe de commerces serrés les uns contre les autres… De nombreuses ONG soutiennent la population en matière de nutrition, d’eau, d’assainissement, d’alphabétisation. La Guinée (12 millions d’habitants) est en chantier dans toutes les régions… Un chantier immense ! Le pays est pauvre, 55 % des Guinéens vivent en dessous du seuil de pauvreté ; les infrastructures s’améliorent…très lentement.… Les Guinéens sont courageux, vaillants, patients.

Marie Françoise Arlaud
Diocèse de Viviers