Synode des évêques sur la jeunesse

Un synode des évêques se tiendra à Rome en octobre 2018 sur le thème : les jeunes, la foi et le discernement vocationnel.

Synode des évêques sur la jeunesse 2018 : Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel


Pour préparer ce synode, un document préparatoire a été publié : ces Lineamenta ont paru début janvier 2017. Selon la tradition, ils comportent un questionnaire auquel il est demandé de répondre. Les jeunes (16-29 ans) ont l’occasion de le faire dans leurs groupes habituels de paroisse, de mouvement, d’association, de diocèse, de congrégations… les réponses de ces divers groupes et diocèses sont synthétisées au plan national par les conférences épiscopales. Pour la France, cette synthèse des réponses provenant des divers diocèses se fera en août-septembre 2017, la synthèse française sera ensuite rendue publique.

Pour les jeunes qui n’ont pas saisi cette opportunité, il est encore temps de répondre directement (avant le 30 novembre 2017) par un questionnaire en ligne (site du St Siège). Le pape a adressé une lettre aux jeunes .

On trouvera toutes les informations relatives à ce sujet sur le site spécialisé de la Conférence des Évêques de France .

Il est important d’inciter les jeunes que nous connaissons à répondre à ce questionnaire. De les associer au processus synodal. De les considérer comme des agents et des acteurs pastoraux. Et non simplement comme les sujets ou les destinataires de l’action pastorale de l’Église. Les jeunes font partie de l’Église, ils y sont acteurs.

Synodes des évêques sur le jeunesse : Le pape acceillant un groupe de jeunes

Le pape accueillant un groupe de jeunes

 

 

Synode des évêques sur la jeunesse : une brève introduction

 

« Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » est le thème de la XVème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques d’octobre 2018. Assorti d’un questionnaire, ce Document Préparatoire (appelé techniquement : Lineamenta) lance la phase de consultation. Complété par un questionnaire en ligne pour les jeunes, il servira à rédiger l’Instrumentum laboris (document préparatoire que les Pères du synode reçoivent quelques mois avant la réunion du synode à Rome). Voici un résumé de ce document préparatoire (Lineamenta). 

Introduction

Lettre du pape aux jeunes. En janvier 2017, le pape François a écrit une lettre aux jeunes pour les encourager à aider l’Église à préparer le synode de 2018. Le pape a dit qu’il avait choisi le sujet « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » parce que « je voulais que vous soyez au centre de l’attention, parce que je vous porte dans mon cœur ». Il a dit que le document préparatoire (publié le 13 janvier 2017) était confié aux jeunes comme une boussole pour leur pèlerinage vers le synode.

Utilisant le vocabulaire de Dieu (une invitation pressante, un défi) appelant Abraham à sortir pour aller vers un pays inconnu, le pape note : « je vous invite à entendre la voix de Dieu qui résonne dans votre cœur par le souffle de l’Esprit Saint ». « Avez-vous entendu cette voix ? Avez-vous senti l’urgence d’entreprendre ce déplacement ? ». François note que l’Église « souhaite entendre la voix des jeunes, leur sensibilité et leur foi, même traversée de doutes ou de critiques… Mes frères évêques et moi souhaitons travailler plus avec vous pour votre bien (2 Co 1, 24) ».

Clés de lecture du document préparatoire.

Les jeunes dont il est parlé ont de 16 à 29 ans. Il est évident que les discussions doivent être adaptées aux diverses situations géographiques ou culturelles, et aux diverses circonstances. Le document doit être diffusé largement dans l’Église. « Il lance le processus de consultation du tout le peuple de Dieu, pour rassembler l’information sur la situation actuelle des jeunes… de manière à être capable de mener un discernement adéquat en vue de la rédaction de l’Instrumentum Laboris ». On peut noter que les mots de joie et amour sont fréquemment utilisés dans le document, avec de claires allusions à Evangelii Gaudium et Amoris Laetitia. Il y a aussi des références faites à Laudato Si.

Plan du document.

Le document, y compris le questionnaire, fait 21 pages. Après une introduction, on trouve trois chapitres : 1. Le jeunes dans le monde d’aujourd’hui 2. Foi, discernement, vocations 3. Activités pastorales. Le questionnaire détaillé fait partie intégrante du document préparatoire, et ceci est donc essentiel pour que le processus synodal soit fondé dans la vie des jeunes et soit efficace dans son déroulement et dans ses résultats.

Les jeunes font partie de l’Église, ils y sont acteurs

Introduction.

« Proclamer la joie de l’Évangile est la mission confiée par le Seigneur à son Église ». Pour mieux accomplir cette mission, on doit garder en mémoire le synode sur la nouvelle évangélisation, et donc aussi Evangelii Gaudium, de même que les deux synodes sur la famille et Amoris Laetitia. Pour le synode à venir, l’Église cherche à « s’examiner elle-même sur sa capacité à guider les jeunes à reconnaitre et à accepter l’appel (de Dieu) ». L’Église reconnait « la force et la beauté des jeunes ». La figure de Jean l’évangéliste peut nous servir « à la fois comme exemple pour des jeunes qui choisissent de suivre Jésus et comme le disciple que Jésus aimait » (Jn 13, 23 ; 19, 26 ; 21, 7).

Encore et encore, les Évangiles racontent l’invitation de Jésus : venez et voyez (Jn, 1, 35-39). Voir aussi les épisodes de la dernière Cène, de Jean au pied de la Croix, de la visite au tombeau, de l’apparition de Jésus et de la pêche miraculeuse (Jn 21, 1-14). « L’exemple de Jean peut nous aider à comprendre que l’expérience vocationnelle et un processus graduel de discernement intérieur et de croissance de la foi, qui conduit à découvrir la plénitude de la joie, de la vie et de l’amour, comme un don de soi et une participation à la proclamation de la bonne nouvelle ».

Premier chapitre : Les jeunes dans le monde d’aujourd’hui. Ce chapitre ne se veut pas une analyse globale de la société contemporaine ou des jeunes générations. Car il y a une multiplicité de mondes variés quand on parle des jeunes (au plan démographique, historique, des traditions religieuses, du genre, des perceptions de la réalité, des formes de domination/liberté, des étapes de la vie). Aussi, une adaptation locale des analyses est toujours nécessaire.

  1. Un monde en changement rapide. Le changement rapide et les mutations apparaissent comme « les caractéristiques principales des sociétés et cultures contemporaines ». Ceci produit souvent de l’incertitude et une vulnérabilité croissante des personnes. De nombreux défis sont à citer : la croissance du nombre de réfugiés et migrants, la globalisation économique, une culture du déchet, des sociétés de plus en plus multiculturelles et multi-religieuses. Cette situation doit être vue comme un signe des temps.
  2. Nouvelles générations. Les changements sociaux affectent les jeunes dans leurs aspirations, leurs besoins, leurs sentiments et leur manière de se connecter aux autres. Voilà le défi du multiculturalisme. Et en voici quelques caractéristiques : a) appartenance et participation ; b) repères personnels et institutionnels ; c) génération hyper connectée. Aussi, le programme pastoral de l’Église doit être réajusté.
  3. Les jeunes et les choix. De nombreux jeunes vivent avec un horizon d’options perçues comme pouvant toujours être modifiées ou remises en question, plutôt que comme des choix définitifs. Et le pape François se demande : comment faire comprendre la grandeur et le courage de choix radicaux, définitifs ? Car celui qui ne risque pas n’avance pas.

Chapitre deux : foi, discernement, vocation. Tout au long des diverses phases du synode, l’Église veut exprimer son désir de rencontrer, accompagner et prendre soin de chaque jeune, chaque personne sans exception. Suivant l’exemple de St Joseph, parce que « dans son cœur, nous voyons une grande tendresse qui n’est pas la vertu des faibles, mais plutôt un signe de la force de l’esprit et la capacité de se soucier d’autrui, d’agir avec compassion, avec une authentique ouverture à autrui et un amour pour autrui ».

Voici quelques traits pour cet accompagnement des jeunes :

  1. Foi et vocation. La foi consiste à voir toutes choses comme Jésus les voyait… c’est la source du discernement vocationnel. Et cela rend capable de faire des choix concrets et profonds dans la vie. Il faut souligner ici le rôle de la conscience.
  2. Le don du discernement. Un point clé du synode est le discernement vocationnel qui est le processus par lequel une personne fait des choix fondamentaux, en dialogue avec le Seigneur et dans l’écoute de l’Esprit Saint. Trois verbes sont utilisés dans Evangelii Gaudium pour décrire le discernement : reconnaitre la situation concrète d’une personne, interpréter les désirs et les mouvements de l’âme et choisir dans une liberté authentique et un esprit de responsabilité personnelle. Et tout ceci est effectué en cohérence avec la vie de cette personne.
  3. Des chemins vers la vocation et la mission. Le discernement vocationnel est un processus long, qui se déploie dans le temps, un temps pendant lequel on continue de scruter les signes que le Seigneur place sur la route, pour indiquer que cette vocation est personnelle et unique. Cela requiert un contact avec les pauvres, et le temps pour rendre ce contact effectif.
  4. Accompagnement. La tradition spirituelle de l’Église souligne l’importance de l’accompagnement personnel. Il faut suivre le modèle de Jésus quand on s’engage à accompagner une jeune personne dans son discernement vocationnel.

Chapitre trois : l’action pastorale. Cela nécessite :

  1. Une marche avec les jeunes : pour sortir, voir et appeler.
  2. Des agents pastoraux sont nécessaires pour guider les jeunes qui sont d’ailleurs des acteurs pastoraux eux-mêmes. Ces agents pastoraux peuvent être : les communautés chrétiennes, dans un esprit de responsabilité ; les personnes de référence (parents, famille, enseignants, éducateurs, animateurs)
  3. Des lieux phares : la vie quotidienne, les JMJ, les paroisses, les écoles catholiques, les activités de bénévolat, les associations, les mouvements ecclésiaux, le monde virtuel des médias sociaux, etc.
  4. Les moyens dont nous disposons : l’engagement dans des activités pastorales ; des chemins d’évangélisation et d’éducation ; le silence, la contemplation et la prière ; marcher à la suite de Marie…

Questionnaire. Trois parties : 1) Statistiques générales 2) Évaluation de la situation. Des questions variées et différentes selon les aires culturelles et géographiques ; 3) des activités à mener.

Antoine Sondag
Août 2017